Le diamant, comme en Sierra Leone, a joué un rôle considérable dans le financement de la guerre. Kinshasa a réussi à conserver les gisements du Kasaï après l’échec de la rébellion dans sa tentative de s’emparer de Mbuji Mayi. Quant à la mainmise sur les zones de production de la région de Kisangani, elle a été à l’origine des affrontements très violents entre les militaires rwandais et ougandais pour le contrôle de la capitale de la Province orientale. Ces combats qui ont tourné à l’avantage du Rwanda ont accéléré la détérioration des relations entre les deux pays aux intérêts de plus en plus divergents.
Les populations civiles payent à chaque fois le prix fort des violences armées destinées à contrôler les zones de production et les circuits de commercialisation. Sensibilisées par les horreurs de la guerre en Sierra Leone, en Angola, au Congo un grand nombre d’ONG se sont mobilisées pour dénoncer les « diamants du sang » dont les trafics illicites financent les achats d’armes [Misser, 1997 ; Monnier, 2001]. Sous la pression de l’opinion publique, principalement américaine, les multinationales impliquées dans le commerce du diamant, De Beers en tête, se sont engagées à le moraliser.
Mais l’application du processus de Kimberley n’est pas simple dans des pays où l’absence d’État laisse une marge d’action considérable aux trafiquants.
Un détour par Dubaï ou Bombay rend leur virginité à des diamants d’origine douteuse.
Libanais et Indo-Pakistanais solidement implantés, les premiers dans l’ouest, les seconds dans l’est du Congo, sont au cœur de réseaux mafieux internationaux qui contribuent au drainage des ressources congolaises vers l’Ouganda et le Rwanda. Lorsque Laurent-Désiré Kabila, désireux de prendre ses distances avec les Libanais qui avaient été de fidèles auxiliaires de Mobutu, accorda le monopole de l’achat du diamant à la société israélienne International Diamond Industries en échange de fourniture d’armes, il se fit des ennemis mortels. Son assassinat n’est peut-être pas sans rapport avec cette mesure que Joseph Kabila s’empressa d’ailleurs de lever.
De toute façon, le contrat avec les diamantaires de Tel Aviv n’avait pas tenu ses promesses car une proportion importante des gemmes avait aussitôt pris les chemins de la contrebande via le Congo-Brazzaville et la RCA. Quoi qu’il en soit, le diamant est une des clés de la politique congolaise, car depuis l’effondrement de la Gécamines il représente la principale ressource du Congo ; il est partout associé aux soubresauts qui agitent l’Afrique centrale.
Les populations civiles payent à chaque fois le prix fort des violences armées destinées à contrôler les zones de production et les circuits de commercialisation. Sensibilisées par les horreurs de la guerre en Sierra Leone, en Angola, au Congo un grand nombre d’ONG se sont mobilisées pour dénoncer les « diamants du sang » dont les trafics illicites financent les achats d’armes [Misser, 1997 ; Monnier, 2001]. Sous la pression de l’opinion publique, principalement américaine, les multinationales impliquées dans le commerce du diamant, De Beers en tête, se sont engagées à le moraliser.
Mais l’application du processus de Kimberley n’est pas simple dans des pays où l’absence d’État laisse une marge d’action considérable aux trafiquants.
Un détour par Dubaï ou Bombay rend leur virginité à des diamants d’origine douteuse.

De toute façon, le contrat avec les diamantaires de Tel Aviv n’avait pas tenu ses promesses car une proportion importante des gemmes avait aussitôt pris les chemins de la contrebande via le Congo-Brazzaville et la RCA. Quoi qu’il en soit, le diamant est une des clés de la politique congolaise, car depuis l’effondrement de la Gécamines il représente la principale ressource du Congo ; il est partout associé aux soubresauts qui agitent l’Afrique centrale.
Le diamant sert à payer l’aide apportée par le Zimbabwe à Kinshasa.
Une nouvelle société, créée sous le nom de Sengamines, a obtenu en 2000 une riche concession sur le site de Senga, à l’est de Mbuji Mayi. Il s’agit d’une joint ventureassociant la COMIEX (Générale de commerce et d’import-export) représentant les intérêts de l’État congolais et de la Miba, à la société OSLEG (Operation Sovereign Legitimacy) contrôlée par l’armée zimbabweenne et très proche du président Mugabe, avec comme opérateur la société anglo-omanaise Oryx Natural Ressources, immatriculée aux îles Caïmans… Aucun espace n’échappe à la mondialisation, sous une forme ou une autre.
Une nouvelle société, créée sous le nom de Sengamines, a obtenu en 2000 une riche concession sur le site de Senga, à l’est de Mbuji Mayi. Il s’agit d’une joint ventureassociant la COMIEX (Générale de commerce et d’import-export) représentant les intérêts de l’État congolais et de la Miba, à la société OSLEG (Operation Sovereign Legitimacy) contrôlée par l’armée zimbabweenne et très proche du président Mugabe, avec comme opérateur la société anglo-omanaise Oryx Natural Ressources, immatriculée aux îles Caïmans… Aucun espace n’échappe à la mondialisation, sous une forme ou une autre.
Côté rébellion, les choses sont moins claires et ont évolué avec le récent retrait des militaires rwandais et ougandais du territoire congolais. Dès la première guerre du Congo, l’est du pays avait connu des pillages systématiques : les stocks de produits commercialisables, café, bois, minerais, avaient pris le chemin du Rwanda et de l’Ouganda. Par la suite, le complexe politico-militaire s’est organisé pour tirer le meilleur bénéfice de l’exploitation des ressources naturelles.
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