L’immensité du territoire, accrue par les difficultés de circulation dans les espaces forestiers et marécageux du centre de la « cuvette congolaise », la diversité ethnolinguistique et la localisation périphérique des populations les plus nombreuses, constituent autant de handicaps pour la construction d’une unité nationale. Mais c’est la politique erratique de la fin de règne de Mobutu qui a précipité le Congo dans un chaos qui facilita grandement la marche victorieuse de Laurent-Désiré Kabila en 1996-1997.
Ni les sécessions de
1960, notamment celle du Katanga, ni les
rébellions de 1964, ni les violences politico-ethniques des dernières années du règne de Mobutu, ni même les rébellions qui ont à nouveau déchiré le pays depuis 1998, conduisant à une partition de fait, ne sont parvenues à remettre en cause l’unité nationale. Tel est le paradoxe congolais : statistiquement les Congolais devraient être morts depuis longtemps, institutionnellement l’État moribond semble avoir perdu la capacité de contrôler son territoire [Pourtier, 1997b]. Et pourtant Congo et Congolais existent bel et bien. Au-delà du chaos, il existe donc des forces qui maintiennent leur cohésion. L’image du fleuve Congo et des immenses territoires qu’il draine, image valorisée par l’école et les médias, a sans doute contribué, à côté d’une mémoire partagée depuis plus d’un siècle, à l’émergence d’une identité collective forte. Celle-ci s’est manifestée lors de la mobilisation populaire des Kinois (habitants de Kinshasa) contre l’agression rwandaise en 1998.
Dans les zones de rébellion qui ont connu l’occupation étrangère, le ressentiment envers les Rwandais, à un moindre degré envers les Ougandais, est général, en dépit des alliances politiques avec les mouvements rebelles. Contrairement à ce qu’une analyse superficielle pourrait laisser penser, les risques d’éclatement du Congo sont peu probables, du moins dans le contexte actuel ; l’anarchie qui règne dans ce « sous-continent » de plus de 2,3 millions de km2 et d’une cinquantaine de millions d’habitants n’a pas sapé un sentiment national que les épreuves traversées pourraient même conforter. Les protagonistes de la guerre civile se sont battus pour le pouvoir et les avantages économiques auquel il donne accès, non pour dépecer le territoire.
Dans ce contexte, les deux questions majeures que pose la reconstruction du Congo concernent, d’une part, la réhabilitation physique et la gestion d’un territoire fortement désarticulé après des années de guerre et de destructions ; d’autre part, le contrôle et le bon usage des ressources naturelles dont l’exploitation est au cœur des enjeux géopolitiques d’un pays aux richesses « potentielles » considérables.
C’est pourquoi il a toujours été très convoité, autrefois par les puissances coloniales relayées par les États-Unis, aujourd’hui par les États voisins.
rébellions de 1964, ni les violences politico-ethniques des dernières années du règne de Mobutu, ni même les rébellions qui ont à nouveau déchiré le pays depuis 1998, conduisant à une partition de fait, ne sont parvenues à remettre en cause l’unité nationale. Tel est le paradoxe congolais : statistiquement les Congolais devraient être morts depuis longtemps, institutionnellement l’État moribond semble avoir perdu la capacité de contrôler son territoire [Pourtier, 1997b]. Et pourtant Congo et Congolais existent bel et bien. Au-delà du chaos, il existe donc des forces qui maintiennent leur cohésion. L’image du fleuve Congo et des immenses territoires qu’il draine, image valorisée par l’école et les médias, a sans doute contribué, à côté d’une mémoire partagée depuis plus d’un siècle, à l’émergence d’une identité collective forte. Celle-ci s’est manifestée lors de la mobilisation populaire des Kinois (habitants de Kinshasa) contre l’agression rwandaise en 1998.
Dans les zones de rébellion qui ont connu l’occupation étrangère, le ressentiment envers les Rwandais, à un moindre degré envers les Ougandais, est général, en dépit des alliances politiques avec les mouvements rebelles. Contrairement à ce qu’une analyse superficielle pourrait laisser penser, les risques d’éclatement du Congo sont peu probables, du moins dans le contexte actuel ; l’anarchie qui règne dans ce « sous-continent » de plus de 2,3 millions de km2 et d’une cinquantaine de millions d’habitants n’a pas sapé un sentiment national que les épreuves traversées pourraient même conforter. Les protagonistes de la guerre civile se sont battus pour le pouvoir et les avantages économiques auquel il donne accès, non pour dépecer le territoire.
Dans ce contexte, les deux questions majeures que pose la reconstruction du Congo concernent, d’une part, la réhabilitation physique et la gestion d’un territoire fortement désarticulé après des années de guerre et de destructions ; d’autre part, le contrôle et le bon usage des ressources naturelles dont l’exploitation est au cœur des enjeux géopolitiques d’un pays aux richesses « potentielles » considérables.
C’est pourquoi il a toujours été très convoité, autrefois par les puissances coloniales relayées par les États-Unis, aujourd’hui par les États voisins.
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