La
représentation récurrente du Congo sous les traits d’un perpétuel eldorado
empoisonne la vie quotidienne d’un pays qui ne mérite ni cet enthousiasme, ni
les conséquences qui en découlent. Depuis qu’elle a éclaté en août 1998, la
guerre du Congo a montré son vrai visage : les belligérants n’ont d’autre
objectif que d’accaparer ses richesses. Les rapports du groupe d’experts de
l’ONU en ont démonté précisément les mécanismes. Le dernier livre de Colette
Braeckman sur « les nouveaux prédateurs » [Braeckman, 2003] dresse un
constat très édifiant des pratiques qui se sont généralisées à la faveur de la
guerre. Pour comprendre les enjeux miniers, il y a lieu de distinguer deux
domaines d’exploitation, celui du diamant, de l’or et du coltan, d’une part,
celui du complexe minier de la Gécamines, d’autre part.
Dans
le premier cas, la production, de très haute valeur spécifique, ne porte que
sur de petits volumes et ne pose aucun problème de transport. Le diamant
circule aussi bien dans les fonds de poche d’une multitude de trafiquants
organisés en réseaux internationaux dont les circuits anastomosés et mobiles
s’étendent du Sénégal à l’Afrique du Sud, que dans les attachés-cases de
diplomates.
Il n’y a pas non plus de problème concernant l’or dont la
production annuelle serait de l’ordre de 5 tonnes. Le coltan demande un peu
plus d’infrastructures au sol pour le transport en véhicules tout terrain des
lieux de production aux pistes où les avions petits-porteurs viennent charger
le minerai : le pic de production en 2001 n’était toutefois que de 1500
tonnes, ce qui ne représente pas une quantité énorme à transporter entre les
sites de production du Kivu et le Rwanda par où il transite avant d’être
exporté. Dans ce contexte, l’économie minière s’accommode de l’état très
dégradé des infrastructures de transport.


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