Ricochets de l'histoire dans le Grands Lacs - 2 - CONGO MAGAZINE
Headlines News :

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Publications d'actualités, reportages et opinions diverses sur la vie active sociale avec respect des droits humains par le biais du net...
Home » » Ricochets de l'histoire dans le Grands Lacs - 2

Ricochets de l'histoire dans le Grands Lacs - 2

Written By FODABI on jeudi 1 novembre 2018 | novembre 01, 2018

Pendant deux ans, de 1994 à 1996, 1,2 million de réfugiés hutus, parmi lesquels un grand nombre de militaires et de miliciens interahamwe catalogués « génocidaires », ont vécu des subsides du HCR et du PAM (Programme alimentaire mondial) dans les camps du Sud et surtout du Nord-Kivu. Les militaires arrivés au pouvoir à Kigali, forts de leur expérience d’anciens réfugiés, étaient bien sûr conscients de la menace que représentaient des camps implantés à proximité de la frontière et à l’abri desquels les FAR reconstituaient leurs forces. Des actions de commando lancées à partir du Kivu en apportaient d’ailleurs la preuve. Il devenait nécessaire de supprimer ces camps, donc de prendre le risque d’une intervention au Zaïre.

Celle-ci ne fut pas immédiate : il fallait prendre le temps d’asseoir le nouveau pouvoir, d’étoffer les forces militaires. La difficile reconstruction d’un pays au sortir d’un bain de sang bénéficia largement de l’aide américaine. Pour Washington, le Rwanda de Kagame venait à point nommé renforcer l’Ouganda de Museveni, rempart contre le Soudan islamique. Les stratèges rwandais ne souhaitaient pas intervenir à visage découvert au Congo : les Banyamulenge allaient leur fournir une occasion en or pour avancer masqués. 

Ces éleveurs tutsis, installés depuis plusieurs générations, plusieurs siècles peut-être, dans les prairies d’altitude du massif de l’Itombwe, au sud d’Uvira, et désignés par le nom du village de Mulenge, n’avaient pas rompu tous les liens avec leur pays d’origine. 


Or les années troubles de la fin de règne de Mobutu avaient provoqué des crispations identitaires dans l’ensemble du Kivu. Les Banyamulenge, tout comme les Banyarwanda au Nord-Kivu [Willame, 1997], étaient devenus suspects aux yeux de l’administration zaïroise : leurs origines rwandaises les désignaient comme traîtres à la cause nationale, surtout s’ils pouvaient se prévaloir d’une belle réussite économique, ce qui était le cas de certains d’entre eux. 

Les tracasseries de l’administration zaïroise ne sont pas étrangères à l’intérêt que les Tutsis du Congo portèrent à leurs « frères » en difficulté : l’internationale des réseaux ethnico-familiaux n’est pas une vue de l’esprit. C’est ainsi qu’un certain nombre de Banyamulenge avaient rejoint les rangs de l’APR et participé à la conquête du pouvoir, acquérant une formation militaire. Leur retour au Zaïre en 1995-1996 allait préparer la grande offensive mise au point à Kigali qui, avec l’« odyssée Kabila » [Willame, 1999], devait faire basculer le Congo-Zaïre dans la guerre, outrepassant les buts stratégiques initialement visés par le Rwanda.
Share this article :

0 commentaires:

Speak up your mind

Tell us what you're thinking... !


Articles les plus consultés

Membres

Formulaire de contact

Nom

E-mail *

Message *

 
Médias Presse International : Création Congo Magazine Website Par Dany Bibota " FODABI "
CONGO MAGAZINE Médias Presse Magazine
Copyright © 2011. CONGO MAGAZINE - Conditions d'Utilisation | Tous Droits Réservés
GROUPE AHODHA CORPORATION