Moins
de quinze mois après son entrée à Kinshasa, Laurent-Désiré Kabila rompit avec
ceux qui avaient été les principaux artisans de sa victoire en se libérant de
leur tutelle par un train de mesures prises le 2 août 1998 à l’encontre
principalement des militaires rwandais qui s’étaient comportés à Kinshasa comme
en pays conquis. La rupture, à laquelle les différents protagonistes se
préparaient, fut suivie par la formation immédiate d’un mouvement rebelle, le
Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), paravent derrière lequel
agissaient le Rwanda et l’Ouganda, désormais adversaires résolus de leur ancien
protégé. Très vite, les régions orientales et septentrionales furent sous
contrôle de la rébellion. En revanche, les stratèges rwandais échouèrent dans
une tentative audacieuse de prendre Kinshasa à revers : s’étant emparés du
camp militaire de Kitona, à l’extrême ouest du Congo, grâce à une opération
aéroportée à 1 800 kilomètres de leur base, leurs troupes d’élite ne parvinrent
pas à prendre la capitale congolaise.
Elles se heurtèrent à une farouche résistance des Kinois, et à l’intervention des alliés de Kabila. Ces combattants expérimentés furent vaincus par l’immensité du pays qui les coupait de leurs bases arrière, et par le sursaut patriotique de Congolais qui avaient développé un vif sentiment antitutsi durant la période où ils s’étaient sentis occupés par « les gens de l’Est. La rupture d’août 1998 fut suivie à Kinshasa d’une... ».
Elles se heurtèrent à une farouche résistance des Kinois, et à l’intervention des alliés de Kabila. Ces combattants expérimentés furent vaincus par l’immensité du pays qui les coupait de leurs bases arrière, et par le sursaut patriotique de Congolais qui avaient développé un vif sentiment antitutsi durant la période où ils s’étaient sentis occupés par « les gens de l’Est. La rupture d’août 1998 fut suivie à Kinshasa d’une... ».
Cette
nouvelle guerre du Congo a été qualifiée à juste titre de « première
guerre continentale africaine » car, bien plus que lors de l’avancée de
l’AFDL, un grand nombre d’États y sont directement impliqués. Du côté de la
rébellion : le Rwanda, l’Ouganda, et le Burundi, bien que celui-ci,
empêtré dans ses difficultés internes, n’ait été qu’un acteur effacé. Du côté
de Kinshasa : l’Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad en une coalition
hétéroclite dans laquelle les militaires angolais et zimbabweens ont tenu les
premiers rôles. Les enjeux de ce nouveau conflit ne sont plus les mêmes. La
menace hutue est conjurée, même s’il reste quelques milliers d’ex-FAR et
interahamwe au Kivu. L’idéologie qui sous-tendait la croisade de Kabila a volé
en éclats. La guerre est désormais une entreprise de pure prédation. À
l’intérieur du Congo, les prédateurs habillés en chefs de guerre ou en leaders
politiques ont entretenu une situation de guerre civile particulièrement
éprouvante pour des populations déjà affaiblies par un sous-développement qui
n’a cessé de s’aggraver depuis une décennie. À l’extérieur on ne songe qu’aux
gains que peut procurer la mainmise sur les ressources naturelles du Congo,
victime de son image de pays regorgeant de richesses.
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