concerne le Zimbabwe, les choses sont différentes car
il n’existe aucun enjeu de proximité. L’aide financière apportée à Kabila – en
attendant une véritable intervention militaire au cours de la deuxième guerre –
relève à la fois de l’affairisme et d’une volonté politique de s’affirmer comme
puissance régionale et contrebalancer l’influence grandissante de l’Afrique du
Sud.
La question du financement ne peut être pleinement
appréciée qu’eu égard aux richesses du sous-sol congolais. Depuis le début
du xxe siècle,
l’image du « scandale géologique » colle au Congo. L’Union minière du
Haut-Katanga, avec ses productions de cuivre, de cobalt, de zinc, d’uranium, de
manganèse, etc. a incarné toute la puissance d’une compagnie minière coloniale.
Son héritière, la Gécamines, a été avec la société diamantifère Miba (Minière
de Bakwanga, située à Mbuji Mayi, capitale du Kasaï oriental) un des socles de
l’économie rentière du Zaïre de Mobutu. Si depuis le début des années 1990 la
Gécamines accuse une crise profonde aggravée par la destruction des
infrastructures de transport, l’exploitation du diamant a développé de nouveaux
sites, notamment près de Kisangani, et celle de l’or se poursuit dans l’est du
pays. Enfin, au cours des années récentes, l’extraction du coltan.
Le coltan, abréviation de colombo-tantalite, est un... a connu un boom sans précédent au Kivu. Ce contexte minier est un élément essentiel de l’équation congolaise car, après avoir été le fondement de l’exploitation coloniale puis d’une prédation généralisée sous le régime de Mobutu, il alimente aujourd’hui les convoitises des voisins et alliés du Congo.
Le coltan, abréviation de colombo-tantalite, est un... a connu un boom sans précédent au Kivu. Ce contexte minier est un élément essentiel de l’équation congolaise car, après avoir été le fondement de l’exploitation coloniale puis d’une prédation généralisée sous le régime de Mobutu, il alimente aujourd’hui les convoitises des voisins et alliés du Congo.
Le financement de l’AFDL a ainsi été gagé sur les
gisements miniers et les perspectives de leur mise en valeur après conflit. Des
contrats miniers avec des sociétés américaines, zimbabweennes, sud-africaines
rapidement conclus – et dénoncés depuis pour certains d’entre eux – ont fourni
l’argent frais nécessaire à la poursuite de la guerre. Les vrais problèmes pour
Kabila ont commencé avec la paix et les exigences des alliés, surtout celles
des « parrains », portant sur la répartition des
« richesses » retrouvées du Congo.
Kigali et Kampala eurent tendance à les considérer comme un butin qui devait couvrir, au minimum, leurs frais de guerre puis ceux de l’occupation de facto des régions orientales. Le pillage, forme guerrière de l’économie de rente, était inéluctable, dès lors que l’appropriation des ressources congolaises, de moteur de la guerre, en devenait le principal enjeu.
Kigali et Kampala eurent tendance à les considérer comme un butin qui devait couvrir, au minimum, leurs frais de guerre puis ceux de l’occupation de facto des régions orientales. Le pillage, forme guerrière de l’économie de rente, était inéluctable, dès lors que l’appropriation des ressources congolaises, de moteur de la guerre, en devenait le principal enjeu.
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